Devises : Le dollar repart à la hausse suite aux annonces de la FED et de la BCE
Euro : L’euro s’est imposé comme le principal perdant du mois. Après un bref rebond au début d’octobre, la devise européenne a repris sa tendance baissière face au dollar, tombant sous le seuil des 1,16 USD, son plus bas niveau en deux mois.
Ce repli s’explique principalement par deux facteurs. D’une part, le choc politique en France, marqué par la démission surprise du Premier ministre Sébastien Lecornu et la recomposition du gouvernement Macron, a entraîné un élargissement de la prime de risque souveraine. D’autre part, la prudence de la Banque centrale européenne, qui a maintenu ses taux inchangés pour la troisième fois consécutive, a pesé sur la monnaie unique. L’économie européenne « a continué de croître en dépit du contexte mondial difficile », soutenue par un marché du travail jugé « robuste », des bilans d’entreprises solides et les effets de l’assouplissement monétaire passé, ajoute l’institution. Dans ce contexte de visibilité politique et budgétaire réduite, les investisseurs ont préféré alléger leurs positions longues sur l’euro.
Dollar américain : Le dollar a affiché des mouvements contrastés au cours du mois, alternant phases de repli et rebonds au gré des déclarations de Donald Trump, qui a ravivé le débat sur les droits de douane. Depuis début octobre, le shutdown américain (fermeture partielle des administrations fédérales) avait d’abord pesé sur la devise, les marchés redoutant un affaiblissement de la croissance. Mais à mesure que la situation s’est prolongée, le dollar s’est raffermi, soutenu par la recherche d’actifs liquides et sûrs, ainsi que par la décision de la Réserve fédérale de réduire son taux directeur de 0,25% dans un contexte de ralentissement du marché de l’emploi. L’espoir d’un apaisement des tensions commerciales avec la Chine a également contribué à restaurer la confiance des investisseurs et à soutenir le dollar en fin de mois.
Livre sterling : La livre sterling est restée sous pression en octobre, reculant face aux principales devises après la publication d’une inflation plus faible qu’attendue. L’indice global est resté stable à 3,8% en septembre, tandis que l’inflation sous-jacente a légèrement ralenti à 3,5%, renforçant les anticipations de baisses de taux par la Banque d’Angleterre dès le début de l’année prochaine. L’EURGBP s’est apprécié à 0,88.
Yen : Le yen a poursuivi sa dépréciation face à l’euro (177,6 EURJPY) et au dollar (153,5 USDJPY), la Banque du Japon ayant choisi de maintenir son taux directeur inchangé à 0,5 % malgré une inflation persistante autour de 2,7 %. La victoire de Sanae Takaichi à la tête du Parti libéral-démocrate a renforcé les attentes d’une politique budgétaire expansionniste et d’un maintien de l’approche monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon. Les investisseurs anticipent une possible intervention du ministère des Finances si la devise venait à franchir le seuil des 160 USDJPY, mais pour l’heure, le différentiel de taux avec les États-Unis continue d’exercer une pression structurelle sur le yen.
Yuan : Le yuan est resté stable autour de 7,11 USDCNY, soutenu par la signature de l’accord Trump–Xi à Busan, qui a entraîné une réduction effective des tarifs liés au fentanyl (de 20 % à 10 %) et le report d’un an des restrictions chinoises sur les terres rares. La Banque populaire de Chine a maintenu ses taux directeurs inchangés (3 % à un an, 3,5 % à cinq ans), tandis que ses interventions ciblées ont contribué à limiter la volatilité. Un bref pic à 7,14 a néanmoins été observé avant la signature de l’accord, lors des dernières menaces tarifaires américaines.
Guerre commerciale : Les tensions commerciales ont repris de l’ampleur ce mois-ci, avant de s’apaiser en fin de période avec la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping à Busan. Washington avait initialement menacé d’imposer des droits de douane de 100 % sur les importations chinoises, mais a finalement réduit de moitié les tarifs liés au fentanyl en échange d’un engagement de Pékin à renforcer ses contrôles sur les produits chimiques précurseurs et à reprendre ses achats de soja américain. La Chine a également accepté de retarder d’un an ses nouvelles restrictions sur les exportations de terres rares, un signal d’apaisement salué par les marchés. En parallèle, les États-Unis ont relevé de 10 % les droits de douane sur certains produits canadiens, invoquant la concurrence déloyale dans le secteur industriel, ce qui a brièvement pesé sur la confiance nord-américaine avant l’annonce de la trêve sino-américaine.
![]() | ![]() |
Taux d’intérêt : La FED baisse ses taux alors que la BCE maintient sa politique actuelle
États-Unis : Les taux américains se sont nettement repliés sur la période. Le taux swap à cinq ans est tombé à 3,17 %, en baisse d’environ 20 points de base depuis le début d’octobre. Ce mouvement traduit des anticipations de nouvelles baisses de taux de la Réserve fédérale dans un contexte de ralentissement économique.
Les inquiétudes restent vives autour du secteur bancaire régional, affaibli par des pertes liées à des fraudes présumées et à la dévalorisation de portefeuilles obligataires. Le shutdown prolongé, qui prive la Fed de plusieurs indicateurs macroéconomiques clés, a également pesé sur la confiance.
La Réserve fédérale a abaissé son taux directeur de 0,25 point, à 3,75–4,00 %. Elle a aussi annoncé la fin de la réduction de son bilan à partir du 1er décembre, afin de préserver la liquidité et de soutenir les conditions de financement. Jerome Powell a toutefois insisté sur la prudence du Comité, évoquant la possibilité qu’il s’agisse de la dernière baisse de l’année 2025, compte tenu des divergences internes.
Zone euro : La BCE a maintenu ses taux inchangés pour la troisième réunion consécutive, confirmant une approche prudente dans un contexte de croissance modérée. Le taux de dépôt reste à 2 %, et la présidente Christine Lagarde a déclaré que la banque centrale était désormais dans une « bonne position », l’inflation se rapprochant de la cible. Le taux de swap Euribor 3M à 5 ans est passé de 2,32 % à 2,18 %. Les marchés obligataires européens restent très sensibles au risque politique, notamment en France, où le spread OAT–Bund a atteint un plus haut de dix mois à près de 85 points de base.
Royaume-Uni : L’inflation sous-jacente au Royaume-Uni a légèrement reculé en septembre 2025, à 3,5 % contre 3,6 % le mois précédent. Ce chiffre est inférieur aux attentes du marché, qui tablaient sur 3,7 %, et représente son plus bas niveau depuis le mois de mai. Les marchés monétaires n’anticipent pas de changement majeur lors de la réunion du 6 novembre, le taux implicite ressortant à 3,90 %, ce qui traduit une probabilité limitée de baisse. En revanche, la réunion du 18 décembre marque le point de départ attendu d’un cycle de détente plus clair, avec environ 65 points de base de réduction intégrés par les investisseurs d’ici la fin de l’année.
Autres régions : La BoJ (Bank of Japan) maintient ses taux proches de 0,5 %, mais le marché commence à anticiper une normalisation partielle de la politique monétaire début 2026 si l’inflation reste au-dessus de 2 %.
![]() | ![]() |
Matières premières : Pétrole en dents de scie entre surproduction et sanction contre la Russie
Or : L’or a connu une envolée spectaculaire en octobre, atteignant un record historique à 4 381 $/oz avant de corriger brutalement, signant sa plus forte chute quotidienne depuis 2020 (–6 %). Ce rallye, porté par un dollar plus faible, la baisse des taux d’intérêt, et une demande record des banques centrales (notamment en Chine et en Turquie), a été interrompu par des prises de profit dans un marché devenu fortement suracheté. La correction a été amplifiée par le rebond du dollar, un léger apaisement des tensions sino-américaines et une baisse de la demande physique. Les marchés anticipent toujours une baisse de taux de la Fed en décembre (probabilité de 60 %), un facteur de soutien structurel.
Pétrole : Le Brent a connu un mois d’octobre volatil, tombant brièvement sous les 62 $/baril avant de clôturer autour de 66 $, dans le sillage des sanctions américaines contre Rosneft et Lukoil (deux des plus grands producteurs russes représentant environ la moitié de la production du pays). Ce repli s’explique par la hausse progressive de la production de l’OPEP+, la faiblesse persistante de la demande asiatique notamment en Chine, où les importations ont reculé de 8 % sur un an ainsi que par les prévisions de surplus d’offre pour 2026 publiées par l’AIE. En fin de mois, les cours se sont toutefois redressés, soutenus par le retour des tensions géopolitiques au Moyen-Orient, ravivant les craintes de perturbations d’approvisionnement.
Argent et platine : L’argent a suivi la tendance de l’or, reculant vers 48 $/oz sous l’effet d’un regain d’optimisme sur les négociations sino-américaines, mais conservant son statut de métal précieux et de valeur refuge. Le platine s’est redressé à environ 1 622 $/oz, porté par une demande industrielle solide, notamment dans l’automobile et l’hydrogène, ainsi que par des tensions d’approvisionnement en Afrique du Sud.
![]() | ![]() |
Focus Japon :
Le Japon vit un moment historique : le Nikkei 225 vient de franchir les 52 000 points pour la première fois, symbole du retour en force d’une économie longtemps engourdie. Depuis avril, l’indice a bondi de 65 %, porté par un mix de relance budgétaire, de réformes structurelles et d’un yen durablement faible. À peine arrivée au pouvoir, Sanae Takaichi a frappé fort avec un plan de relance de 13,9 trillions de yens, axé sur les infrastructures et l’expansion fiscale. La Première ministre privilégie un couple gagnant : politique budgétaire proactive et monnaie accommodante. Résultat : les salaires progressent, les entreprises réinvestissent, et les investisseurs étrangers affluent.
Mais une inquiétude monte en arrière-plan : celle d’une dérive de la dette publique. Avec un endettement équivalent à près de 260 % du PIB, le Japon reste l’État le plus endetté du monde développé, un équilibre longtemps soutenable grâce à des taux quasi nuls, une forte épargne domestique et une Banque du Japon omniprésente sur le marché obligataire.
Cependant le contexte change. L’inflation revient, la Banque du Japon a déjà relevé son taux directeur à 0,5 %, et les programmes de relance massifs portés par Sanae Takaichi accentuent les besoins de financement public. Si les taux longs venaient à grimper, la charge de la dette pourrait rapidement devenir écrasante.
Dans un tel scénario, la monnaie japonaise serait la première victime. Une dépréciation au-delà de 160 ou 170 yens pour un dollar deviendrait plausible, dopant certes les exportations, mais érodant le pouvoir d’achat intérieur.
Les répercussions ne s’arrêteraient pas aux frontières de l’archipel. En effet, le Japon détient plus de 1 000 milliards de dollars de bons du Trésor américain. En cas de crise domestique, Tokyo pourrait être contraint de vendre massivement ses actifs étrangers pour soutenir sa monnaie ou refinancer sa dette, provoquant une hausse brutale des taux américains et une onde de choc sur les marchés mondiaux. Un yen en chute libre renforcerait par ailleurs le dollar, pénalisant les exportations américaines et accroissant la pression sur les économies émergentes endettées en devise américaine.
Autrement dit, si le Japon venait à dérailler, il ne s’agirait pas seulement d’une crise nationale, mais d’un risque systémique mondial. Dans un environnement déjà saturé de dettes publiques et de politiques monétaires contraignantes, la soutenabilité du modèle japonais devient un baromètre avancé de la stabilité financière globale.
Cette lettre de marché a été rédigée en date du 31/10/2025.
FX : The dollar strengthens following the Fed and ECB announcements
Euro: The euro emerged as the main loser of the month. After a brief rebound at the start of October, the European currency resumed its downward trend against the dollar, falling below the $1.16 threshold, its lowest level in two months. This decline can be attributed mainly to two factors. First, the political shock in France, marked by the unexpected resignation of Prime Minister Sébastien Lecornu and the reshuffling of President Macron’s government, led to a widening of the sovereign risk premium. Second, the European Central Bank’s cautious stance, keeping interest rates unchanged for the third consecutive time, weighed on the single currency. The institution noted that the European economy “continued to grow despite the challenging global environment,” supported by a “robust” labor market, solid corporate balance sheets, and the lagged effects of past monetary easing. In this context of reduced political and fiscal visibility, investors chose to scale back their long positions on the euro.
US Dollar: The dollar displayed mixed movements over the month, alternating between periods of decline and rebound in response to statements from Donald Trump, who reignited the debate over tariffs. Since early October, the US government shutdown, which led to a partial closure of federal agencies, initially weighed on the currency as markets feared a weakening of economic growth. However, as the situation dragged on, the dollar strengthened, supported by demand for liquid and safe assets, as well as by the Federal Reserve’s decision to cut its key interest rate by 0.25% amid a slowdown in the labor market. Hopes of easing trade tensions with China also helped restore investor confidence and supported the dollar toward the end of the month.
British pound: The pound remained under pressure in October, declining against major currencies following the release of weaker-than-expected inflation data. The headline index held steady at 3.8% in September, while core inflation eased slightly to 3.5%, reinforcing expectations of interest rate cuts by the Bank of England early next year. The EUR/GBP rose to 0.88.
Yen: The yen continued to depreciate against both the euro (177.6 EURJPY) and the dollar (153.5 USDJPY), as the Bank of Japan chose to keep its policy rate unchanged at 0.5% despite persistent inflation hovering around 2.7%. The victory of Sanae Takaichi as leader of the Liberal Democratic Party reinforced expectations of an expansionary fiscal policy and the continuation of the Bank of Japan’s ultra-accommodative monetary stance. Investors anticipate a possible intervention by the Ministry of Finance should the currency breach the 160 USDJPY threshold, but for now, the interest rate differential with the United States continues to exert structural pressure on the yen.
Yuan: The yuan remained stable around 7.11 USDCNY, supported by the signing of the Trump–Xi agreement in Busan, which led to an effective reduction in tariffs on fentanyl-related products (from 20% to 10%) and a one-year postponement of China’s restrictions on rare earth exports. The People’s Bank of China kept its key policy rates unchanged (3% for one year, 3.5% for five years), while its targeted interventions helped limit volatility. A brief spike to 7.14 was nonetheless observed prior to the signing of the agreement, amid the latest round of U.S. tariff threats.
Trade war: Trade tensions intensified this month before easing toward the end of the period with the meeting between Donald Trump and Xi Jinping in Busan. Washington had initially threatened to impose 100% tariffs on Chinese imports but ultimately agreed to halve the duties on fentanyl-related products in exchange for Beijing’s commitment to strengthen controls on precursor chemicals and resume purchases of U.S. soybeans. China also agreed to postpone by one year its new restrictions on rare earth exports, a conciliatory gesture welcomed by the markets. At the same time, the United States raised tariffs by 10% on certain Canadian products, citing unfair competition in the industrial sector, which briefly weighed on North American business confidence before the announcement of the U.S.–China truce.
![]() | ![]() |
Interest Rates: The Fed cuts rates while the ECB keeps its policy unchanged
United States: U.S. rates fell sharply over the period. The five-year swap rate dropped to 3.17%, down about 20 basis points since early October. This movement reflects expectations of further Federal Reserve rate cuts amid signs of economic slowdown.
Concerns remain elevated regarding the regional banking sector, weakened by losses linked to alleged fraud cases and the depreciation of bond portfolios. The prolonged government shutdown, which has deprived the Fed of several key macroeconomic indicators, has also weighed on confidence. The Federal Reserve lowered its policy rate by 25 basis points to 3.75–4.00%. It also announced the end of balance sheet reduction as of December 1, in order to preserve liquidity and support financing conditions. However, Jerome Powell emphasized the Committee’s cautious stance, noting that this could be the final rate cut of 2025 given internal divergences.
Euro zone: The ECB kept its rates unchanged for the third consecutive meeting, confirming a cautious approach amid moderate growth. The deposit rate remains at 2%, and President Christine Lagarde stated that the central bank is now in a “good position,” with inflation moving closer to target. The 5-year 3M Euribor swap rate declined from 2.32% to 2.18%. European bond markets remain highly sensitive to political risk, particularly in France, where the OAT–Bund spread reached a ten-month high of nearly 85 basis points.
United-Kingdom: Core inflation in the UK edged down in September 2025 to 3.5%, compared with 3.6% the previous month. This figure came in below market expectations of 3.7% and marks the lowest level since May. Money markets do not anticipate any major changes at the November 6 meeting, with the implied rate standing at 3.90%, suggesting only a limited probability of a cut. In contrast, the December 18 meeting is seen as the expected starting point for a clearer easing cycle, with around 65 basis points of rate reductions priced in by investors by the end of the year.
Other regions: The Bank of Japan is keeping its rates near 0.5%, but the market has begun to anticipate a partial normalization of monetary policy in early 2026 if inflation remains above 2%.
![]() | ![]() |
Commodities: Oil fluctuates amid oversupply concerns and renewed sanctions on Russia
Gold : Gold experienced a spectacular surge in October, reaching an all-time high of $4,381/oz before sharply correcting, marking its steepest one-day drop since 2020 (–6%). This rally, driven by a weaker dollar, lower interest rates, and record central bank demand (notably from China and Turkey), was interrupted by profit-taking in an increasingly overbought market. The correction was amplified by the dollar’s rebound, a slight easing of U.S.–China tensions, and a decline in physical demand. Markets still expect a Fed rate cut in December (with a 60% probability), a structurally supportive factor for gold.
Oil : Brent crude experienced a volatile October, briefly falling below $62/barrel before closing around $66, following U.S. sanctions on Rosneft and Lukoil, two of Russia’s largest producers, accounting for roughly half of the country’s output. This decline was driven by the gradual increase in OPEC+ production, the continued weakness in Asian demand, particularly in China, where imports fell 8% year-on-year, as well as by the IEA’s forecasts of an oil supply surplus for 2026. Toward the end of the month, however, prices recovered, supported by renewed geopolitical tensions in the Middle East, which reignited fears of supply disruptions.
Silver and Platinium : Silver followed gold’s trend, retreating toward $48/oz amid renewed optimism over U.S.–China trade negotiations, yet maintaining its status as a precious and safe-haven metal. Platinum rebounded to around $1,622/oz, supported by strong industrial demand, particularly from the automotive and hydrogen sectors, as well as by supply constraints in South Africa.
![]() | ![]() |
Focus Japan:
Japan is experiencing a historic moment: the Nikkei 225 has just surpassed 52,000 points for the first time, symbolizing the powerful comeback of an economy long considered sluggish. Since April, the index has surged by 65%, driven by a combination of fiscal stimulus, structural reforms, and a persistently weak yen. Newly in office, Prime Minister Sanae Takaichi made a bold move with a ¥13.9 trillion stimulus package focused on infrastructure and fiscal expansion. Her strategy rests on a winning combination: proactive fiscal policy and accommodative monetary conditions. The results are visible, wages are rising, companies are reinvesting, and foreign investors are pouring in.
Yet a growing concern looms in the background: the potential drift of public debt. With debt levels close to 260% of GDP, Japan remains the most heavily indebted country in the developed world, an equilibrium long made sustainable by near-zero interest rates, strong domestic savings, and an omnipresent Bank of Japan in the bond market.
However, the context is shifting. Inflation has returned, the Bank of Japan has already raised its policy rate to 0.5%, and the massive stimulus programs launched by Sanae Takaichi are increasing public financing needs. Should long-term rates rise, the debt burden could quickly become overwhelming.
In such a scenario, the Japanese currency would be the first casualty. A depreciation beyond 160 or even 170 yen per dollar would become plausible, boosting exports, but eroding domestic purchasing power.
The repercussions would not stop at Japan’s borders. The country holds more than $1 trillion in U.S. Treasuries. In the event of a domestic crisis, Tokyo might be forced to sell large portions of its foreign assets to support the yen or refinance its debt, triggering a sharp rise in U.S. yields and a shockwave across global markets. A plunging yen would also strengthen the dollar, hurting U.S. exports and adding pressure on emerging economies burdened with dollar-denominated debt.
In other words, if Japan were to derail, it would not merely face a national crisis, but a potential systemic global risk. In an environment already saturated with public debt and constrained monetary policies, the sustainability of Japan’s model has become an early barometer of global financial stability.
This newsletter was written on the 31/10/2025.





